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Associations

Réponse du 07/02/2012 à la question écrite n° 122789 de M. Christophe Priou

Les associations qui organisent des manifestations à l’occasion de la Fête de la musique sont-elles dispensées du paiement des droits à la SACEM ?

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Oui : pour les manifestations qui s’inscrivent dans le cadre de la Fête de la Musique ou dans celui d’une grande opération de solidarité nationale comme le Téléthon, les auteurs, compositeurs et éditeurs de musique représentés par la SACEM ont volontairement décidé d’abandonner leur rémunération ; la totalité de leur répertoire est donc utilisable gratuitement. La SACEM délivre également, de façon régulière, une autorisation gratuite lorsque des manifestations sont organisées bénévolement et que l’intégralité de leurs recettes est versée à des associations comme les « Restos du cœur » ou l’Association française contre les myopathies. En dehors de ces hypothèses limitées, les petites associations ne sont pas dispensées du paiement des droits à la SACEM lorsqu’elles diffusent publiquement de la musique à l’occasion de manifestations qu’elles organisent. Le tarif est alors fixé en fonction du budget des dépenses et du prix d’entrée pour les bals et les concerts ou du nombre prévisionnel de convives et du prix du repas pour les repas en musique.

La SACEM s’intéresse à toute diffusion publique de musique

"Le code de la propriété intellectuelle reconnaît aux titulaires de droits de la musique que sont les auteurs, les artistes-interprètes et les producteurs, des droits patrimoniaux sur leurs œuvres, prestations ou phonogrammes. Dans le cas des auteurs, des compositeurs et des éditeurs de musique, la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM) gère la perception et la répartition des rémunérations pour leur permettre de poursuivre leurs activités de façon durable et, dès lors, de faire bénéficier le public d’un répertoire élargi et renouvelé. En application de l’article L. 131-4 du code de la propriété intellectuelle, la rémunération des auteurs doit être proportionnelle à la vente ou à l’exploitation de son œuvre. Lorsqu’une manifestation est organisée, la musique participe au succès de l’événement. De la même manière que les autres fournisseurs et prestataires qui concourent à la réalisation de la manifestation sont payés, les auteurs, compositeurs et éditeurs de musique doivent être rémunérés pour la diffusion publique de leurs œuvres".

Traitement préférentiel des associations qui utilisent les œuvres culturelles dans un but d’intérêt général

"Les pouvoirs publics ne sont pas compétents pour intervenir dans la fixation de la rémunération des titulaires de droits, qui ne constitue en aucun cas une redevance de nature fiscale ou une ressource publique. La spécificité des associations qui utilisent les œuvres culturelles dans un but d’intérêt général, notamment dans le domaine social, est cependant prise en compte dans notre législation, puisque l’article L. 321-8 du code de la propriété intellectuelle leur réserve un traitement préférentiel lorsqu’elles organisent des manifestations qui ne donnent pas lieu à entrée payante. La SACEM se réfère à cette règle dans l’article 9 de ses statuts".

Des exceptions limitées

"Pour les manifestations qui s’inscrivent dans le cadre de la Fête de la Musique ou dans celui d’une grande opération de solidarité nationale comme le Téléthon, les auteurs, compositeurs et éditeurs de musique représentés par la SACEM ont volontairement décidé d’abandonner leur rémunération ; la totalité de leur répertoire est donc utilisable gratuitement. La SACEM délivre également, de façon régulière, une autorisation gratuite lorsque des manifestations sont organisées bénévolement et que l’intégralité de leurs recettes est versée à des associations comme les « Restos du cœur » ou l’Association française contre les myopathies".

Vers une simplification du barème appliqué par la SACEM

"Le ministère de la Culture et de la Communication a, néanmoins, demandé à la SACEM, ainsi qu’aux autres sociétés de gestion collective des droits d’auteur et des droits voisins, de poursuivre et d’intensifier leurs efforts de simplification des modalités d’accès aux œuvres et de modération des rémunérations demandées. Le 5 octobre 2011, sous le haut patronage du ministre de la Culture et de la Communication et de la secrétaire d’État à la Jeunesse et à la Vie associative, la SACEM et 67 fédérations associatives ainsi que l’Association des Maires de France (AMF) ont signé plusieurs accords qui marquent une avancée importante dans la démarche de simplification et d’adaptation des barèmes de droits d’auteur applicables au secteur associatif d’une part, et aux petites municipalités d’autre part, pour la diffusion de musique. Grâce à l’application de forfaits, les associations organisant bals, concerts, repas en musique, peuvent en une seule démarche déclarer l’événement, connaître immédiatement le montant de la redevance d’auteur, s’en acquitter et éviter des démarches ultérieures, comme par exemple la remise d’un bordereau de recettes".

Critères de détermination du tarif

"Le tarif de droits d’auteur appliqué aux petites associations a été adapté en tenant compte de la spécificité économique des associations et de leurs attentes. Il repose maintenant sur seulement deux critères : il s’agit du budget des dépenses et du prix d’entrée pour les bals et les concerts, du nombre prévisionnel de convives et du prix du repas pour les repas en musique. La mise en œuvre de ce système garantit aux associations une complète transparence quant aux montants des droits d’auteur à acquitter, ce qui leur permet de les intégrer dans leur budget prévisionnel. La démarche de simplification et d’adaptation des barèmes et procédures sera poursuivie prochainement par la SACEM, afin de satisfaire au mieux les attentes des associations et communes utilisatrices de son répertoire".

Réponse du réponse du 07/02/2012 à la question écrite n° 122789 de M. Christophe Priou

 Les manifestations organisées à l’occasion de la Fête de la musique ou du Téléthon ne donnent pas lieu à paiement de droits à la SACEM. Des autorisations gratuites peuvent en outre être délivrées lorsque des manifestations sont organisées bénévolement et que l’intégralité de leurs recettes est versée à des associations caritatives ou luttant contre des maladies.

 En dehors de ces hypothèses limitées, toute diffusion de musique à l’occasion d’une manifestation organisée par une association est soumise au paiement de droits à la SACEM. Le tarif est déterminé en fonction du budget des dépenses et du prix d’entrée pour les bals et les concerts ou du nombre prévisionnel de convives et du prix du repas pour les repas en musique.

 Les associations ayant un but d’intérêt général bénéficient, pour leurs manifestations ne donnant pas lieu à entrée payante, d’un tarif préférentiel.


Références

 Article L131-4 du Code de la propriété intellectuelle

 Article L321-8 du code de la propriété intellectuelle


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Le président bénévole d’une association qui organise un festival peut-il être rendu responsable de la violation des règles protégeant la propriété intellectuelle par une société qui commercialise des vidéos des concerts ?

Une association qui organise régulièrement des lotos peut-elle être assimilée à un exploitant de jeux de hasards ? Une commune peut-elle être considérée comme complice si elle loue une salle à l’association concernée ?

[1Photo : ©-Jean-Paul-Bounine