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Fonction publique

Réponse du 5 avril 2011 à la Question N° : 87939 de Mme Béatrice Pavy

Congé de grave maladie des fonctionnaires à temps non complet : les collectivités sont-elles liées par l’avis du comité médical ?

 [1]


Non : l’avis du comité médical a un caractère consultatif. En cas de doute ou de contestation de l’avis du comité médical, la collectivité peut saisir le comité médical supérieur institué auprès du ministre chargé de la santé.

Période maximale de trois ans

« En application du décret n° 91-298 du 20 mars 1991 portant dispositions statutaires applicables aux fonctionnaires territoriaux dans les emplois à temps non complet, le fonctionnaire qui relève du régime général de la sécurité sociale pour l’ensemble des risques couverts par ce régime bénéficie d’un congé de grave maladie pendant une période maximale de trois ans en cas d’affection dûment constatée le mettant dans l’impossibilité d’exercer son activité nécessitant un traitement et des soins prolongés et présentant un caractère invalidant et de gravité confirmée ».

L’avis du comité médical a un caractère consultatif

« Il est soumis à l’examen d’un spécialiste agréé compétent pour l’affection en cause. Le congé est accordé par décision de l’autorité territoriale sur avis du comité médical saisi du dossier. L’avis du comité médical a un caractère consultatif. La décision d’accorder ou non le congé de grave maladie ressort de la compétence de l’autorité territoriale. »

Traitement réduit de moitié après 12 mois de congé

« Le congé de grave maladie peut être accordé par période de trois à six mois. Dans cette situation, le fonctionnaire conserve l’intégralité de son traitement pendant une durée de douze mois. Le traitement est réduit de moitié pendant les vingt-quatre mois suivants. Les indemnités journalières versées par la caisse primaire d’assurance maladie en application du 5° de l’article L. 321-1 du code de sécurité sociale viennent, selon le cas, en déduction ou en complément des sommes allouées par la collectivité territoriale. Le cas échéant, celle-ci est subrogée dans les droits éventuels du fonctionnaire au bénéfice de ces prestations ».

Des avis médicaux parfois divergents

« Le fonctionnaire bénéficiaire d’indemnités journalières est assujetti au contrôle médical de la caisse d’assurance maladie. Il peut arriver que les avis du comité médical et du médecin contrôleur de la sécurité sociale divergent. Ces avis portent en effet sur des contrôles différents, dans des systèmes distincts. Il n’existe pas d’instance d’arbitrage entre ces systèmes. Il convient néanmoins, et autant que possible, qu’une position commune soit recherchée. À cette fin, le médecin inspecteur de la santé, secrétaire du comité médical, peut prendre contact avec le médecin de la caisse d’assurance maladie pour trouver une solution. En l’absence d’accord, l’autorité territoriale doit prendre sa décision en tenant compte de l’intérêt de l’agent. »

Possibilité de saisir le comité médical supérieur

« En cas de doute ou de contestation de l’avis du comité médical, elle peut saisir le comité médical supérieur institué auprès du ministre chargé de la santé. Cette instance donne son avis en appel sur les avis rendus par les comités médicaux et elle assure au plan national la coordination de ces avis ».

Réponse du 5 avril 2011 à la Question N° : 87939 de Mme Béatrice Pavy

 Le fonctionnaire territorial employé à temps non complet peut, en cas de grave affection, être placé en congé de grave maladie pour une période maximale de trois ans. Il perd la moitié de son traitement après 12 mois d’arrêt.

 Il peut arriver que les avis du comité médical et du médecin contrôleur de la sécurité sociale divergent. Il n’existe pas d’instance d’arbitrage entre ces systèmes.

 L’avis du comité médical ne lie pas la collectivité. C’est un avis purement consultatif. En cas de doute ou de contestation de l’avis, la collectivité peut saisir le comité médical supérieur.


Références

 Article 36 du décret n° 91-298 du 20 mars 1991 portant dispositions statutaires applicables aux fonctionnaires territoriaux dans les emplois à temps non complet


Voir aussi

 L’autorité territoriale doit-elle obligatoirement consulter la commission de réforme avant de prendre un arrêté plaçant un fonctionnaire en congé de maladie ordinaire ?

 La visite médicale d’embauche dispense-t-elle de la visite de la médecine préventive ?

[1Photo : © Olaru Radian-Alexandru