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Le maire ne plongera pas !

Voilà un arrêt de la cour de cassation propre à rassurer les maires littoraux à l’approche de la saison estivale : le vacancier tombé sur la tête n’était pas fondé à demander réparation au maire de l’Ile d’Yeu qui ne l’avait pas prévenu de la dangerosité d’un plongeon dans une eau manifestement trop peu profonde.

La tentation était grande de "piquer une tête" dans l’océan depuis ce rocher en forme de plongeoir. Oui mais était-ce bien prudent au regard du surplomb d’environ 4 mètres ? Notre vacancier préfère vérifier : il descend dans l’eau dont il estime la jauge suffisante.

Il grimpe donc sur le rocher mais, juste avant de sauter, le voilà qui se ravise : il ne plongera pas ici mais là, juste à côté, où l’eau lui semble sans doute plus accueillante.

Sauf qu’à quelques mètres prêts, la profondeur de l’eau n’est plus du tout la même puisque l’enquête montrera qu’un homme y a pied !

Très grièvement blessé, le vacancier demande réparation. Quelle faute aurait donc selon lui commis le maire de l’ile Yeu ?

Non pas tant de ne pas l’avoir alerté de la dangerosité du site, assez évidentte puisque lui-même en avait pris conscience en allant vérifier la jauge au pied du rocher, mais plutôt de ne pas l’avoir averti de la non uniformité de la profondeur de l’eau !

Autrement dit : il ne pouvait pas prévoir qu’à deux ou trois mètres de sa vérification la configuration des fonds marins était devenue impropre au plongeon.

Fort heureusement, le juge suprême ne l’a pas suivi, estimant sans doute, et avec sagesse, qu’il n’est pas raisonnable de demander aux maires littoraux de placer un garde champêtre derrière chaque vacancier pour le retenir par le maillot à chaque fois qu’il commet une imprudence.

Reste audit vacancier à porter plainte contre le ministère de la justice pour ne pas l’avoir dissuader de lancer sa procédure contre le maire et, par là, d’avoir frisé le ridicule tout en contribuant inutilement à l’engorgement des prétoires !