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Il y a des trottoirs sûrs, d’autres pas !

Cet arrêté municipal était pourtant plein de bon sens. Le juge n’y a pas été sensible : pas question donc d’interdire la prostitution partout dans la ville, sauf... devant la gendarmerie, la police et la préfecture !

Voilà une décision du juge administratif relevée avec humour par la Lettre du cadre territorial (15 janvier 2004) et nous ne résistons pas à la tentation de la reprendre !

Or donc, un arrêté municipal se voulant protecteur interdisait la pratique de la prostitution, la nuit entre 21 h 30 et 6 h du matin, sur l’ensemble du territoire communal, en raison notamment des "faits de violence constatés à l’encontre des prostituées sur la voie publique".

Poussant la logique protectrice jusqu’au bout, ledit arrêté excluait de la mesure les trottoirs situés devant la gendarmerie, la police et la préfecture.

Le tribunal administratif a annulé l’arrêté, considérant qu’il était "inadapté à la situation" puisque les faits de violence qui constituaient sa principale motivation n’ont pas pu être prouvés.

Inutile donc de cantonner les prostituées devant la gendarmerie et le commissariat de police où, si les trottoirs sont effectivement moins chauds qu’ailleurs, c’est sans doute parce que la clientèle noctambule y est aussi plus clairsemée. De quoi casser le petit commerce !