C’est par ces mots que Jérôme Baloge a ouvert le 24ᵉ colloque de l’Observatoire SMACL "Pollution, sécheresse, inondations : les collectivités territoriales face aux multiples de l’eau". Il a rappelé que ce thème , retenu cette année par nos partenaires, recouvre plusieurs enjeux majeurs :
- Une ressource limitée face à une demande en eau potable toujours croissante.
- Une ressource vulnérable, susceptible d’être dégradée. On pense souvent aux pratiques agricoles, mais il ne faut pas oublier les industriels et même les rejets domestiques.
- Une gestion encadrée par des normes et réglementations, indispensables pour garantir la qualité, mais parfois difficiles à suivre pour les collectivités :
Mais l’eau peut aussi nous surprendre et nous contraindre à gérer des crises, avec en toile de fond le risque de contentieux.
Pour conclure son propos et amorcer la journée, Jérôme Baloge insiste sur un point :
Il y a un enjeu fort de confiance à instaurer auprès des citoyens.
Et justement, quel est le regard des Français sur ces défis ? À l’issue de l’introduction de Jérôme Baloge, Antoine Bristielle, directeur de projet chez Tempo, a été invité par le journaliste Bruno Leprat à présenter les résultats de l’étude « Eau sous tension : les Français face aux défis hydriques », menée par l’Institut Terram à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau. Cette enquête, réalisée auprès de 5 000 personnes représentatives de la population française, livre des enseignements clés :
- 65 % des Français se disent inquiets face aux enjeux liés à l’eau.
- Un tiers vit dans une commune déjà touchée par des inondations, sécheresses ou pollutions ( 29 % des personnes interrogées ont subi une coupure d’eau potable liée à une sécheresse ; 16 % ont été touchées par une inondation majeure ; 13 % ont été confrontées à une pollution de l’eau)
- 80 % prêts à réduire leur consommation en période de sécheresse, à condition d’être accompagnés et que les mesures soient jugées justes.
- 57 % des 18-24 ans et 32% des 60 ans et plus accepteraient un prix plus élevé pour améliorer la ressource , si cela s’accompagne de changements structurels.
Antoine Bristielle a insisté sur un point : le “backlash” écologique est largement surestimé. Selon lui, les Français sont prêts à agir, mais à une condition : que les efforts soient partagés et que les mesures soient perçues comme équitables.
Autre enseignement clé : le vécu des citoyens dans chaque région influence fortement leur perception des enjeux liés à l’eau.
L’échange a également mis en lumière :
- La nécessité d’une territorialisation des solutions, adaptées aux réalités locales.
- Le rôle des collectivités (71 % de confiance) et des entreprises de l’eau (60%), perçues comme les acteurs les plus compétents et dignes de confiance, loin devant l’État (36%).
- Et un constat préoccupant : 60 % des Français se disent mal informés sur la question de l’eau.




