Quels sont les secteurs et les bâtiments concernés par le diagnostic structurel ?
Les communes peuvent délimiter des secteurs géographiques à risque où le diagnostic devient obligatoire pour les immeubles d’habitation collectifs (article L.126-6-1 du Code de la construction et de l’habitation).
La démarche est à l’initiative de la commune, qui doit justifier la création de ces secteurs par la présence d’habitat dégradé ou ancien sur son territoire.
✔ Une délibération du conseil municipal
Une délibération motivée du conseil municipal délimite les périmètres des secteurs dans lesquels tout bâtiment d’habitation collectif doit faire l’objet d’un diagnostic structurel (article R. 126-43-1 du CCH).
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Les zones présentant une proportion importante d’habitat dégradé ;
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Les zones concentrant un habitat ancien susceptible de fragilités structurelles (époque de construction, caractéristiques techniques, matériaux, état des sols)..
✔ Annexes aux documents d’urbanisme
Les périmètres des secteurs concernés sont indiqués sur un ou plusieurs documents graphiques annexés au plan local d’urbanisme, au document d’urbanisme en tenant lieu ou à la carte communale.
Le maire ou le président de l’établissement public de coopération intercommunale compétent annexe les périmètres des secteurs dans un délai de 3 mois (article R. 126-43-1 du CCH).
Cette annexion assure la publicité de la mesure : les secteurs à risque deviennent visibles par tous dans les documents d’urbanisme, ce qui informe les propriétaires, les professionnels de l’aménagement et les habitants
✔ Immeubles concernés
✔ Cas des copropriétés :
Le professionnel ayant élaboré le projet de plan pluriannuel de travaux doit répondre aux mêmes exigences de compétence et garantie que l’auteur d’un diagnostic structurel (L.126-6-1 du CCH).
Lorsque ce projet de plan pluriannuel de travaux (PPPT) permet de satisfaire à l’obligation de réaliser le diagnostic structurel, il doit être transmis dans un délai de 18 mois à compter soit de la notification de la délibération du conseil municipal soit de la date la plus tardive de son affichage (R.126-43-3 du CCH). Les copropriétés qui ne transmettent pas dans ce délai de 18 mois le PPPT en mairie, s’exposent aux mêmes mesures coercitives qu’en l’absence de diagnostic.
Comment informer les propriétaires ?
La délibération du conseil municipal est notifiée par lettre recommandée avec accusé de réception aux propriétaires des bâtiments situés dans les périmètres délimités par la commune ou aux syndics représentant les syndicats des copropriétaires de ces bâtiments (article R. 126-43-2 du CCH). Cette notification individualisée par courrier recommandé vise à s’assurer que chaque propriétaire ou syndic prenne formellement connaissance de l’obligation nouvelle concernant son immeuble.
Quel est le contenu du diagnostic ?
Le diagnostic inclut une description des désordres observés qui portent atteinte à sa solidité et évalue les risques qu’ils présentent pour la sécurité des occupants et celle des tiers. Le diagnostic porte exclusivement sur la structure du bâtiment (fondations, murs porteurs, planchers…), et non sur des aspects secondaires comme l’isolation ou la conformité électrique. Cela le distingue des autres diagnostics immobiliers connus.
La personne réalisant le diagnostic structurel effectue une inspection visuelle extérieure et intérieure du bâtiment. En complément de son inspection visuelle, le diagnostiqueur pourra préconiser des examens plus poussés si nécessaire (voir ci-dessous les investigations complémentaires). Le rapport est établi sous format numérique.
Afin d’établir son diagnostic, le diagnostiqueur doit recevoir les documents suivants (lorsqu’ils existent) :
- Historique des travaux (descriptifs, factures, plans, PV d’AG, carnet d’entretien) ;
- Diagnostics immobiliers et études techniques ;
- Arrêtés de péril ou de mise en sécurité des 10 dernières années ;
- Projet de PPPT, si non conforme aux exigences légales.
- l’identité et les assurances du professionnel ;
- la localisation et l’implantation du bâtiment ;
- la liste des désordres structurels constatés ;
- les derniers travaux et l’analyse de leur impact.
- et si nécessaire des préconisations : examens techniques complémentaires, mesures d’urgence (ex. étaiement, évacuation partielle) et travaux à court ou moyen terme, priorisés selon l’urgence.
L’arrêté du 22 août 2025 définit le modèle de rapport de diagnostic structurel qui devra être utilisé par les professionnels qui interviennent sur des bâtiments d’habitation collectifs situés dans les secteurs géographiques prioritaires définis par délibération du conseil municipal. Ce modèle standardisé de rapport a été mis en place pour harmoniser les pratiques. Il détaille la trame du rapport (par ex. parties obligatoires, rubriques à couvrir) et assure que tous les diagnostics comportent les mêmes rubriques essentielles.
Compétences et indépendance du diagnostiqueur
L’article R.126-43-8 précise que le diagnostiqueur est tenu de fournir au propriétaire ou au syndic ou à la commune lorsqu’elle le fait réaliser d’office :
- Les documents justifiant ses compétences, ou celles de ses employés ou des membres du groupement qui interviennent, prévus par l’article R. 126-43-5 ;
- Une attestation d’assurance de responsabilité civile professionnelle répondant aux conditions fixées par l’article R. 126-43-6 .
- Une attestation sur l’honneur de son impartialité et de son indépendance à l’égard du propriétaire ou du syndic de copropriété et des entreprises intervenant sur l’immeuble sur lequel porte le diagnostic structurel, destinée à être adressée à la commune avec le rapport.
Quel délai pour la transmission du rapport à la commune ?
✔ Un délai de 18 mois
✔ Pouvoirs du maire en cas de non-transmission du diagnostic ou du projet de plan pluriannuel de travaux en faisant office
- Le maire peut intervenir dans le cadre de l’exercice de la police de la sécurité et de la salubrité des immeubles. Il peut demander au propriétaire ou au syndic de le lui produire.
- Réalisation d’office du diagnostic par le maire : le propriétaire ou le syndic dispose d’un délai d’un mois à compter de la notification de la demande pour produire le diagnostic. A défaut de transmission, le maire peut faire réaliser d’office le diagnostic en lieu et place du propriétaire ou du syndicat des copropriétaires et à ses frais (article L.126-6-1 du CCH). Dans ce cas les frais engagés par la commune sont recouvrés comme en matière de contributions directes à son profit (article R.126-43-11 du CCH). Cela signifie que la commune pourra recouvrer les frais du diagnostic comme s’il s’agissait d’un impôt local dû par le propriétaire. Par exemple, la somme pourra être inscrite sur le rôle des impôts fonciers du propriétaire, garantissant son paiement prioritaire.
Le tribunal correctionnel de Marseille (Tribunal correctionnel de Marseille 7 juillet 2025) a pour sa part condamné un ancien adjoint au maire pour homicides involontaires, après l’effondrement de deux immeubles vétustes ayant causé la mort de huit personnes.
- L’architecte ayant autorisé la réintégration des habitants a été condamné à deux ans de d’emprisonnement avec sursis et à une interdiction définitive d’exercer ;
- Trois copropriétaires ont été condamnés à des peines allant jusqu’à quatre ans de d’emprisonnement, dont deux ans ferme sous bracelet électronique ;
- Le syndic de copropriété a été condamné à 100 000 € d’amende ;
- Le bailleur social propriétaire de l’un des immeubles et ses dirigeants ont été relaxés, faute de lien de causalité établi.
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Quelle est la durée de validité du diagnostic ?
La durée de validité du diagnostic est de 10 ans. En effet, l’article L.126-6-1 du CCH précise que tout bâtiment d’habitation collectif doit faire l’objet au moins une fois tous les 10 ans d’un diagnostic structurel du bâtiment.

