Retrouvez un résumé des décisions de la justice pénale recensées par l’Observatoire SMACL relatives à la responsabilité pénale des élus locaux, des fonctionnaires territoriaux et des acteurs de la vie associative. Certaines décisions ont été médiatisées, d’autres moins mais sont tout aussi instructives.
❌ Tribunal correctionnel de Béziers, 8 janvier 2024
intéressants, alors que le centre de gestion avait recommandé d’en retenir au moins cinq. Si le maire s’est bien abstenu de participer à l’entretien de son fils, dont les compétences ne sont pas contestées, il a pris part à celui de la candidate concurrente. Il est condamné à trois mois d’emprisonnement avec sursis et à deux ans d’inéligibilité, son fils à la même peine d’inéligibilité et à deux mois d’emprisonnement avec sursis. Un appel ayant été relevé, les deux prévenus restent présumés innocents.
❌ Tribunal correctionnel du Mans, 8 janvier 2024
- utilisé l’association comme dépôt-vente à des fins personnelles ;
- détourné l’action sociale de l’association, destinée à offrir des vacances aux familles en situation de précarité, au profit de ses amis proches ;
- puisé dans la caisse de l’association pour financer ses sorties au bar et au bowling ;
- employé des bénévoles pour effectuer des déménagements et des livraisons pour son activité de dépôt-vente, l’inspection du travail estimant la fraude à plus de 65 000 €.
✅ Tribunal correctionnel de Blois, 10 janvier 2024
✅ Tribunal correctionnel de Quimper, 10 janvier 2024
❌ Cour de cassation, Chambre criminelle, 10 janvier 2024
publique. Il avait porte plainte avec constitution de partie civile contre le maire. En août 2021, le juge d’instruction avait déclaré irrecevable la constitution de partie civile, faute pour le requérant d’avoir préalablement déposé plainte devant le procureur de la République. En effet il résulte de l’article 85 du code de procédure pénale que le plaignant doit d’abord déposer plainte et ce n’est qu’en cas de classement sans suite ou d’inertie du parquet, qu’il peut, dans un second temps, déposer plainte avec constitution de partie civile devant le doyen des juges d’instruction. Sauf que cette exigence ne concerne que les délits. Et non les crimes. Or le faux en écriture publique commis par un agent public est un crime. La chambre de l’instruction avait nénamois confirmé l’irrecevabilité de la constitution de partie civile, estimant que "l’acte argué de faux, en l’espèce une lettre sur papier à en tête du maire adressée le 23 mai 2008 à la CADA, ne peut revêtir la qualification d’écriture publique ou authentique".
❌ Tribunal correctionnel d’Auch, janvier 2024*
✅ Cour d’appel de Besançon, 11 janvier 2024
❌ Tribunal correctionnel de Basse-Terre, 12 janvier 2024
et sportif qu’il présidait. La défense de l’élu avait pointé la faiblesse de l’enquête quant à la traçabilité des factures et prestations y afférant. L’élu soutenait également ne pas avoir été informé des pratiques illégales et avoir fait confiance à son équipe de campagne. Sans convaincre le tribunal, la présidente qualifiant les faits d’une extrême gravité qui ont conduit à une rupture du pacte social. L’élu est condamné à quinze mois d’emprisonnement avec sursis, 25 000 € d’amende, à trois ans d’interdiction de diriger une association et à deux ans d’inéligibilité. Sont également condamnés :
❌Tribunal correctionnel de Boulogne-sur-mer, janvier 2024*
❌ Tribunal correctionnel de Nancy, 12 janvier 2024
❌ Cour d’appel financière, 12 janvier 2024 [1]
Condamnation de l’ancienne directrice d’une société d’économie mixte (SEM) depuis devenue une société publique locale (SPL). La directrice générale était en fait salariée d’une société et est intervenue en qualité de “Manager intervenant” auprès de la SEM aux termes d’un contrat de mise à disposition. Alors qu’elle n’a jamais bénéficié d’une délégation de pouvoir, ni de signature, elle s’est comportée comme une dirigeant de fait en effectuant des opérations sur le compte bancaire de la SEM au moyen d’une carte bancaire et de chèques. Elle a également signé au nom de la SEM des contrats de travail et des marchés publics. La Cour des comptes avait ainsi retenu que l’intéressée « a enfreint la règle en vertu de laquelle les dépenses d’un organisme ne peuvent être engagées que par les personnes juridiquement habilitées à le faire selon les règles applicables à l’organisme concerné ».
Il lui est également reproché le paiement de dépenses personnelles étrangères à l’objet social de la SEM notamment l’achat d’un billet d’avion au bénéfice de son mari pour un voyage aux USA, un stage de golf et des frais de taxi. Toutefois, ces dépenses étaient intervenues avant l’entrée en vigueur du nouvel article L.131-12 du code des juridictions financières (CJF) qui sanctionne désormais l’avantage injustifié accordé à autrui ou à soi-même. A l’époque des faits, l’article L. 313-6 du CJF en vigueur permettait seulement de sanctionner l’octroi d’avantages à autrui, de sorte que la Cour a considéré que les nouvelles dispositions ne pouvaient être mises en œuvre de façon rétroactive et seuls les frais relatifs au voyage aux Etats-Unis, exposés au profit de l’époux de la directrice, ont pu être sanctionnés. La cour d’appel financière confirme cette analyse : est nouvelle l’infraction d’octroi d’avantages injustifiés à soi-même créée par l’ordonnance du 23 mars 2022 et qu’elle ne peut dès lors, en application du principe de la non-rétroactivité de la loi répressive, s’appliquer à des faits antérieurs au 1er janvier 2023, date d’entrée en vigueur de cette ordonnance.
La directrice est condamnée à 3500 euros d’amende. Pour la fixation du quantum de l’amende, la Cour des comptes avait retenu une circonstance atténuante en relevant que l’intéressée s’était lourdement investie dans l’exercice de sa mission mais aussi une circonstance aggravante, du fait qu’elle avait laissé perdurer des pratiques défaillantes, notamment par le mésusage réitéré de la carte bancaire de la société.
Deux élus étaient également poursuivis en leur qualité d’anciens PDG de la SEM. Il leur était notamment reproché un manque de surveillance des agissements de la directrice, un désordre dans la tenue de la comptabilité, et le non-respect de certaines dispositions règlementaires en matière de commande publique. La Cour des comptes avait rappelé à cet égard « qu’il incombe un devoir général d’organisation, de contrôle et de surveillance à tout dirigeant d’un organisme ». Elle avait relaxé cependant les deux élus en soulignant notamment qu’il n’est pas suffisamment démontré que l’exécution du contrat passé avec la société employeur de la directrice ait constitué une dépense ayant contribué à aggraver le résultat financier de la SEM. Il en va de même des contrats qui auraient été conclus au cours de la période non prescrite, sans avoir été précédés d’une publicité ou d’une mise en concurrence suffisantes, dont il ne ressort pas des pièces du dossier qu’ils auraient entraîné un préjudice financier significatif, au détriment de la SEM. La Cour d’appel financière confirme leur relaxe en précisant la notion de « préjudice financier significatif », condition nouvelle mise par l’ordonnance du 23 mars 2022 et désormais nécessaire pour sanctionner les gestionnaires publics qui enfreignent les règles d’exécution des recettes et des dépenses ou de gestion des biens. Elle indique que l’ordre de grandeur de ce préjudice doit pouvoir, d’une part, être évalué avec une précision suffisante et, d’autre part, être apprécié au regard d’éléments financiers pertinents, qui peuvent différer selon le régime juridique et comptable de chaque entité ou service concerné. Elle estime qu’en l’espèce, le préjudice allégué n’était pas significatif au regard des éléments financiers ressortant des comptes annuels de la société, tels qu’attestés par les rapports du commissaire aux comptes.
❌ Tribunal correctionnel de Fort-de-France, 15 janvier 2024
les faits. Un cousin du maire a profité de l’opération pour acheter deux véhicules et les revendre ensuite avec une plus-value. Pour sa défense l’élu soutenait ne pas avoir participé à l’estimation du prix des véhicules et avoir suivi l’avis de ses équipes. A l’audience le procureur a souligné que l’élu n’avait pas retiré d’avantage personnel mais avait agi par intérêt moral pour aider ses proches. L’élu est relaxé des chefs de détournement de fonds publics et de complicité d’escroquerie mais est condamné pour prise illégale d’intérêts à huit mois d’emprisonnement avec sursis, 5000 euros d’amende et à 2 ans d’inéligibilité. Le cousin de l’élu, poursuivi pour escroquerie, est relaxé.
❌ Tribunal correctionnel de Marseille, ordonnance d’homologation de CRPC, 15 janvier 2024
✅ Tribunal correctionnel de Montauban, 16 janvier 2024
❌ Cour d’appel de Versailles, 16 janvier 2024
Condamnation d’une adjointe au maire (commune de plus de 10 000 habitants) pour injure publique envers les élus de l’opposition. Lors d’un conseil municipal houleux, elle a tenu des propos offensants. Elle a admis que ses paroles pouvaient sembler violentes hors contexte, mais a affirmé que les élus d’opposition avaient créé une ambiance détestable lors de l’inauguration d’un pôle médical, ce qui aurait conduit à cette escalade verbale. Son avocat a soutenu que ses propos s’inscrivaient dans un contexte de « polémique politique » en réponse à la « provocation d’un élu de l’opposition ». La cour d’appel confirme la condamnation, estimant que « la liberté d’expression ne saurait autoriser de tels propos ». L’élue, condamnée à verser 500 € à chacun des quatre plaignants, a formé un pourvoi en cassation.
✅ Tribunal correctionnel de Paris, 17 janvier 2024
Relaxe d’un ancien maire (commune de plus de 10 000 habitants) poursuivi pour favoritisme dans un marché public passé en 2009. Lors d’une perquisition à son domicile dans le cadre d’une enquête préliminaire
ouverte en mai 2020, les enquêteurs avaient saisi le compte-rendu d’une réunion avec l’ex-directeur général de la société attributaire. Un courriel de l’élu aux services municipaux avait également été découvert. L’élu demandait à ses équipes la modification de clauses du cahier des charges et la diminution de l’importance du critère du prix (en la rabaissant de 60 % à 50%) dans l’évaluation des offres. Le Parquet national financier (PNF) soupçonnait l’élu d’avoir donné à l’entreprise attributaire des informations confidentielles. Le tribunal relaxe l’ancien maire, estimant :
- qu’il n’avait pas transmis, au cours de la réunion litigieuse, d’informations privilégiées de nature à conférer à l’entreprise un avantage injustifié ;
- que le choix de l’élu de réduire le poids du critère prix dans la note globale était conforme au code des marchés publics et que cette recommandation s’appliquait à tous les marchés passés par la municipalité.
❌ Cour d’appel de Versailles, 17 janvier 2024
❌ Tribunal correctionnel de Metz, 18 janvier 2024
présidait. Son avocat soulignait qu’il s’agissait d’un financement public à une mission de service public et que son client n’avait retiré aucun avantage personnel. Il était également reproché à l’élu d’avoir confié un gros projet d’aménagement dans la ville à une société dont le gérant était actionnaire d’une start-up du fils de l’élu. Il est condamné à quatre mois d’emprisonnement avec sursis, 100 000 € d’amende, dont 5 000 € avec sursis, et à trois ans inéligibilité.
✅ Tribunal correctionnel de Nantes, 18 janvier 2024
❌ Tribunal correctionnel de Grenoble, 23 janvier 2024
Condamnation d’un maire (commune de moins de 500 habitants) pour fraude électorale. Il lui est reproché d’avoir voté pour deux amis lors des élections départementales de 2021 sans disposer de procuration. C’est une conseillère municipale qui avait alerté la préfecture et le parquet, leur fournissant un enregistrement audio clandestin d’une séance du conseil municipal où l’élu s’était expliqué. Ce qui lui a valu une comparution devant le tribunal correctionnel pour "substitution ou imitation volontaire de signature sur une liste d’émargement". Reconnaissant une grave erreur, il avait plaidé la fatigue et le stress de la campagne, ainsi que sa frustration face à un taux d’abstention élevé. Il est condamné à six mois d’emprisonnement avec sursis, 3000 euros d’amende et à deux ans d’inéligibilité. Il a relevé appel du jugement.
❌ Tribunal correctionnel de Tarbes, 23 janvier 2024
des fêtes conformément à son arrêté municipal. Le maire a expliqué avoir été mis devant le fait accompli, la décision d’organiser la fête à l’extérieur ayant été prise à midi. Il a exprimé son désaccord mais n’a pas osé annuler la manifestation à laquelle il n’a pas participé. L’élu est condamné à huit mois d’emprisonnement avec sursis. Ecœuré par cette condamnation qu’il ne comprend pas, il a présenté sa démission après 23 années d’engagement au service de la commune. Il a reçu le soutien de l’association des maires. Quant au comité des fêtes, et à son président, il leur était reproché d’avoir servi de l’alcool fort en toute illégalité et de ne pas avoir délimité un périmètre de sécurité alors que la buvette était à proximité de la rivière. Le président est condamné à dix mois d’emprisonnement avec sursis, le comité des fêtes à 1000 euros d’amende. La mère de la jeune victime, également poursuivie car elle était alcoolisée et avait fumé du cannabis, ce qui peut aussi expliquer sa perte d’équilibre, est finalement relaxée.
❌ Cour de cassation, Chambre criminelle, 23 janvier 2024
✅Tribunal correctionnel de Draguignan, 24 janvier 2024
❌ Cour d’appel de Paris, 24 janvier 2024
Condamnation d’un ancien maire (commune de moins de 10 000 habitants) pour corruption passive. Il lui était reproché l’achat, en 2010, d’un appartement de 180 m² à un prix très avantageux (230 000 euros). Selon la HATVP, qui
a signalé les faits au parquet en 2017, la valeur réelle du bien est estimée à 420 000 euros soit près du double du prix d’acquisition. D’où la suspicion d’un pacte de corruption entre l’élu et la SCI, qui se serait traduit par la modification du plan local d’urbanisme (PLU) dans le but de rendre possible la construction de l’ensemble immobilier. La cour d’appel écarte la prescription de l’action publique retenue en première instance et condamne l’ancien maire à 24 mois d’emprisonnement, dont 18 mois avec sursis, et à 50 000 euros d’amende. La SCI est pour sa part condamnée à 10 000 euros d’amende.
❌ Tribunal correctionnel d’Orléans, 25 janvier 2024
Condamnation d’un fonctionnaire territorial pour corruption passive. Entre 2016 et 2019, il lui est reproché d’avoir, en sa qualité de chargé de la maintenance des bâtiments, favorisé une entreprise, dont l’un de ses amis était associé, pour la réalisation de travaux de maçonnerie (pour un montant total de plus de 260 000 euros). Le tout en échange de travaux effectués à son domicile gracieusement.
❌Tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence, 26 janvier 2024
traitement de faveur en faveur de sa belle-mère. L’élu est en revanche relaxé pour le vote de deux subventions (de 80 000 et 120 000 euros) en conseil communautaire à une fondation dont sa femme est directrice adjointe. Sur ce volet le tribunal retient qu’aucun élément de la procédure n’avait établi un intérêt de nature à compromettre l’indépendance de l’élu. Concernant le recrutement de sa belle-mère, le maire est condamné à 12 mois d’emprisonnement avec sursis, 2000 euros d’amende, et un an d’inéligibilité avec sursis.
❌ Tribunal correctionnel de Paris, 29 janvier 2024
❌ Tribunal correctionnel de Toulouse, 29 janvier 2024
Condamnation d’un maire (commune de moins de 1000 habitants) pour blessures involontaires après un accident de jet-ski sur le plan d’eau communal. La victime, qui accompagnait un groupe d’amis, a eu la jambe broyée à la suite d’une imprudence du pilote. Inquiète de la
conduite dangereuse de son ami, elle tentait de regagner la berge avec son jet-ski lorsqu’elle a été percutée par le deuxième engin et éjectée dans l’eau. Sa jambe a été broyée sous le genou. Le pilote ayant percuté la victime a été aveuglé par une gerbe d’eau. Il est reproché au maire d’avoir autorisé oralement la pratique du jet-ski sur le plan d’eau, en violation d’un arrêté municipal interdisant toute baignade et activité nautique. Pour sa défense, l’élu a indiqué qu’il n’avait donné son autorisation qu’une seule fois et pour un seul jet-ski. Le pilote et le maire sont condamnés à une peine d’emprisonnement avec sursis.
❌ Cour d’appel de Rouen, 29 janvier 2024
Condamnation d’un maire (commune de plus de 10 000 habitants) pour favoritisme dans l’organisation d’activités périscolaires confiées à une association. La chambre régionale des comptes (CRC) avait souligné que cette convention aurait dû faire l’objet d’une mise en concurrence puisque la MJC de la commune organisait ce même type d’activités dans des communes limitrophes. La cour d’appel relaxe l’élu pour la première convention, estimant qu’il n’avait pas eu le temps de procéder à une mise en concurrence mais le condamne pour les suivantes à six mois d’emprisonnement avec sursis et 5000 € d’amende avec sursis.
✅ Cour d’appel de Versailles, 30 janvier 2024
Relaxes de quatre élus d’opposition poursuivis par le maire et un adjoint (commune de plus de 10 000 habitants) pour diffamation. Il leur était reproché la publication d’une tribune de l’opposition dans le journal municipal et d’articles sur sur leur blog où les opposants dénonçaient les indemnités et frais de représentation du maire, jugés excessifs durant le confinement. Le tribunal correctionnel avait relaxé les élus sur le fondement de la liberté d’expression garanti par la Convention Européenne des Droits de l’Homme. Sur appel des seules parties civiles (la relaxe au pénal étant définitive), la cour d’appel confirme l’absence de responsabilité des élus d’opposition.
❌ Tribunal correctionnel de Marseille, 31 janvier 2024
constructible. Ainsi le bien acheté 70 000 € en 2013 sur un terrain non constructible a été estimé huit ans plus tard, par l’effet du nouveau classement, à plus de 450 000 €. L’élu a en outre reconnu avoir transformé le garage qui était située sur la parcelle en logement et l’avoir élevé d’un niveau, alors que les permis n’autorisaient que des constructions de plain-pied. L’élu est condamné à quatre mois d’emprisonnement avec sursis, 150 000 € d’amende et à deux ans d’inéligibilité. Sa SCI est également condamnée à 150 000 euros d’amende.
❌ Tribunal correctionnel de Nevers, 31 janvier 2024
❌ Cour d’appel de Lyon, 31 janvier 2024
Condamnation d’un maire (commune de moins de 1500 habitants) pour conduite en état d’ivresse manifeste. L’élu est en revanche relaxé pour dénonciation calomnieuse. L’élu avait initialement porté plainte pour coups et blessures après une altercation avec un groupe de trois à quatre jeunes. Mais après enquête, c’est l’élu qui a fait l’objet de poursuites.
Les jeunes impliqués ont affirmé que le maire, visiblement en état d’ébriété, s’était blessé en chutant à plusieurs reprises et avait tenté de frapper l’un des membres du groupe venu l’aider. Ils ont également précisé avoir essayé de le dissuader d’utiliser sa voiture en raison de son état d’ivresse apparent.
Pour sa défense, l’élu a soutenu que l’enquête avait été bâclée et que, malgré son alcoolémie, il avait dû fuir en voiture pour échapper à ses agresseurs. Lors de l’audience de première instance, l’avocat de l’élu a maintenu la version de l’agression, ajoutant que les agresseurs en voulaient au maire pour des histoires de permis de construire.
Le tribunal avait relaxé l’élu du chef de dénonciation calomnieuse, estimant qu’un doute subsistait sur sa mauvaise foi, mais l’avait condamné pour conduite en état d’ivresse. Le parquet a relevé appel, contestant la relaxe et demandant une peine plus sévère. Un nouvel élément est alors apparu qui a pu jeter le discrédit sur les accusations portées contre l’élu : le gendarme en charge de l’enquête connaissait personnellement l’un des plaignants, ce qui aurait dû le conduire à se déporter. Le jugement est purement et simplement confirmé en appel. L’élu, qui avait refusé le dépistage d’alcoolémie le lendemain des faits, est condamné à trois mois de suspension de permis de conduire et à 500 € d’amende.
[1] Il ne s’agit pas d’une condamnation pénale. Nous la mentionnons néanmoins ici car la procédure s’apparente à une procédure répressive et peut se solder par une condamnation à une amende.