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Non : le maire ne peut signer une transaction sans l’accord préalable du conseil municipal qui doit délibérer et se prononcer sur tous les éléments essentiels du contrat
Les collectivités peuvent transiger
"La transaction constitue l’unique possibilité offerte au maire de régler par voie de protocole amiable les actions en justice en cours. Les collectivités territoriales et les établissements publics locaux peuvent recourir à la transaction librement depuis la loi du 2 mars 1982 relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions sans avoir à solliciter l’accord du Premier ministre (cf. avis CE, section des travaux publics, du 21 janvier 1997). L’article L. 2122-21 du code général des collectivités territoriale dispose : « Sous le contrôle du conseil municipal et sous le contrôle administratif du représentant de l’État dans le département, le maire est chargé, d’une manière générale, d’exécuter les décisions du conseil municipal et, en particulier : [...] 7° De passer dans les mêmes formes les actes de vente, échange, partage, acceptation de dons ou legs, acquisition, transaction, lorsque ces actes ont été autorisés conformément aux dispositions du présent code ; [...] »."
L’accord de l’organe délibérant de la collectivité ou de l’EPCI est requis pour la signature de la transaction
"Aux termes de l’article 2044 du code civil, « la transaction est un contrat par lequel les parties terminent une contestation née, ou préviennent une contestation à naître [...] ». Dès lors, la signature d’une transaction nécessite par principe l’accord de l’organe délibérant, qui doit se prononcer « sur tous les éléments essentiels du contrat à intervenir, au nombre desquels figurent, notamment, la contestation précise que la transaction a pour objet de prévenir ou de terminer et les concessions réciproques que les parties se consentent à cette fin » (cf. CE 11 septembre 2006 commune de Théoule-sur-Mer). La signature de la transaction par l’exécutif local ne peut donc intervenir avant que la délibération de l’organe délibérant qui l’autorise n’ait acquis un caractère exécutoire."
La transaction a autorité de chose jugée
"S’agissant de la portée des transactions et en vertu de l’article 2052 du code civil, le contrat de transaction a, entre ces parties, l’autorité de la chose jugée en dernier ressort. Cette règle est applicable aux transactions administratives (Avis CE ass. du 6 décembre 2002, Syndicat intercommunal des établissements du second degré de L’Hay-les-Roses). Si la transaction est conclue avant l’introduction d’un recours contentieux, ce dernier sera rejeté comme irrecevable (CE, 31 mars 1971, Baysse). Si la transaction est conclue en cours d’instance, elle rend le recours sans objet, justifiant le prononcé par le juge d’un non-lieu à statuer, à moins que le demandeur ne se désiste de son action ou que les parties ne sollicitent l’homologation de leur accord par le juge."
Réponse du 16/08/2011 à la question N°107703 de M. Philippe Folliot
– Dans le cadre de la prévention des conflits et de la gestion amiable des affaires pendantes devant les juridictions, le maire est autorisé à transiger au nom de sa commune sous réserve d’avoir préalablement obtenu l’autorisation du conseil municipal (lequel doit se prononcer sur les éléments essentiels de la transaction).
– La transaction a autorité de chose jugée en dernier ressort. De ce fait si la transaction est conclue avant l’introduction d’un recours contentieux, ce dernier sera rejeté comme irrecevable ; si la transaction est conclue en cours d’instance, elle rend le recours sans objet.
Références
– Article L2122-21 du code général des collectivités territoriale
Voir aussi
– Une collectivité peut-elle, dans le cadre d´une transaction, renoncer en cours d´instance à la moitié d´une importante créance sur un prestataire contre le maintien de 80 emplois sur le site ? (accès réservé aux sociétaires Smacl)
– Une partie peut-elle invoquer l’absence de délégation du représentant de la commune pour demander l’annulation d’une transaction ? (accès réservé aux sociétaires Smacl)
[1] Photo : © Belle Media